Dans le Gard, les femmes victimes de violences conjugales et intrafamiliales peuvent bénéficier de la prise en charge de leur transport en taxi. Ce dispositif a pour objectif de permettre aux femmes victimes de violences au sein du couple et connaissant des difficultés de déplacement, d’accéder aux dispositifs d’aide, d’accompagnement et de protection.
Une initiative née du Grenelle des violences conjugales
Inscrit dans le plan d’action issu du Grenelle des violences conjugales, la Chambre départementale des Métiers et de l’Artisanat du Gard, en partenariat avec l’ensemble des syndicats de taxis et la Croix-Rouge (plus particulièrement son SIAO pour Service intégré d’accueil et d’orientation, plateforme unique départementale pour l’accès à l’hébergement), se sont mobilisés pour répondre à la demande la Préfecture de prise en charge adaptée du transport des personnes victimes de violences. Une convention a ainsi pu être signée le 4 juillet 2022.
Pour quels déplacements ?
La prise en charge du transport de jour comme de nuit (7j/7, 24h/24) permet un acheminement vers :
- un lieu d’hébergement ou de mise à l’abri immédiate ;
- un commissariat ou une gendarmerie pour déposer plainte ou répondre à une convocation visant à faire valoir ses droits ;
- des services sociaux ou associatifs pouvant répondre à la situation ;
- des services de santé/médecine légale à des fins d’expertise médicale.
Ce dispositif de prise en charge des transports prévoit des déplacements sur l’ensemble du département du Gard mais aussi vers les départements limitrophes, si accord préalable du SIAO.
Pour quel public ?
Les personnes victimes de violences conjugales et intrafamiliales, avec ou sans enfant, sans solution de transport, ayant ou non déposé plainte, avec ou sans pièce d’identité.
Comment faire ?
Il faut contacter le 115 qui émettra un bon de transport à destination de l’artisan taxi. Il devra comporter les éléments suivants :
- le nom, prénom et qualité de la personne qui demande le transport
- le nom, prénom, date de naissance de toutes les personnes à transporter, avec leur accord, ainsi que l’adresse de prise en charge
- les besoins spécifiques pour garantir la prise en charge : siège auto enfant, personne à mobilité réduite…
C’est la victime elle-même qui peut faire appel à ce service ou un acteur sur son parcours de prise en charge comme les forces de l’ordre, les acteurs sociaux (Centre communal d’action sociale (CCAS), Centre médico-social (CMS), centres hospitaliers, France travail ou les associations d’aide aux victimes, des associations de quartier, etc.
Le SIAO déclenche alors la prise en charge et coordonne ce dispositif de première urgence. Guichet unique, il a en charge de :
- faire du lien entre les victimes et les services de taxis
- répondre aux besoins des victimes en s’assurant de la réponse apportée par les taxis
- il pourra analyser le degré de dangerosité de l’auteur des violences lors des prises en charge au domicile et, selon, faire appel aux forces de sécurité intérieure
- il pourra réorienter vers des interlocuteurs et associations spécialisées
- garantit la qualité du service apporté grâce à la formation des taxis à l’Egalité entre les femmes et les hommes et au phénomène des violences conjugales et intrafamiliales dispensée par le CIDFF Gard ainsi qu’à l’application des règles contenues dans la Charte départementale en faveur du transport des personnes victimes de violences
- Procède au paiement du transport
Chiffres : 108 bons de transport délivrés en 2023 (source 115)