Une étape cruciale pour la mise en place du parcours : le premier accueil d’une victime de violences conjugales conditionne la suite de son parcours et les étapes de sortie du cycle de violences.
Mis en exergue également dans le cadre de l’étude Antécimes 1, un bon accueil est porteur : il oriente les victimes à bon escient, permet de tisser une relation de confiance et d’accompagnement nécessaire.
Un rapport d’étude est disponible sur demande auprès de l’Observatoire des violences faites aux femmes.
En son absence, nous retrouvons des victimes qui retardent leurs démarches, voire les stoppent, du moins provisoirement.
Que faut-il pour créer un bon accueil ?
Premier ingrédient : la posture
La bienveillance, l’empathie et le respect constituent la base.
Accueillir la parole avec empathie et bienveillance est un préalable.
La situation de violences conjugales est par essence complexe et multiple : il est difficile de percevoir ce à quoi la victime est confrontée et de comprendre le souhait de la personne qui livre son histoire.
Ce flou est produit par des enjeux multiples qui échappent à la personne en situation d’accueil mais aussi – souvent – à la victime elle-même, dont le discours porte une forme de confusion.
Cette confusion est intrinsèque à la situation de violences : les mécanismes activés par l’auteur brouillent la perception des victimes et renversent la culpabilité. C’est l’emprise qui s’exprime dans cet état de confusion.
À ce sujet, vous pouvez retrouver des éléments explicatifs sur le mécanisme d’emprise dans la lettre n°4.
Deuxième ingrédient : la garantie d’un cadre sécurisant
Confier une situation de violences est sensible et difficile pour la victime.
Il s’agit de créer un cadre sécurisant, garantissant la confidentialité et la possibilité de parler en toute discrétion.
Cela peut passer par :
- la mise à disposition d’un espace dédié, loin du flux d’accueil et des risques d’indiscrétion,
- un système d’attente au calme,
- ou encore la proposition d’un rendez-vous dans un moment plus propice.
Une obligation en tant que citoyen informé de violences
Dans son guide Lutte contre les violences faites aux femmes – Guide de sensibilisation pour l’accueil et l’accompagnement des femmes victimes de violences au sein du couple, le Ministère rappelle l’obligation prévue par l’article 434-1 du Code pénal :
signaler aux autorités judiciaires ou administratives tout crime dont il est possible de prévenir ou limiter les effets, ou dont les auteurs sont susceptibles de commettre de nouveaux crimes pouvant être empêchés.
Une fiche réflexe, bientôt en téléchargement sur ce site, sera diffusée lors de la matinale « Ressources gardoises pour les élus et techniciens face aux violences faites aux femmes », le 25 novembre de 9h à 14h, salle Georges Bizet à Vauvert. Un événement professionnel à destination des élus et des techniciens gardois organisé par la Préfecture, l’UDCCAS, l’Association des maires et présidents d’EPCI du Gard et l’Association des maires ruraux du Gard.
Inscription obligatoire avant le 3 novembre : udccas.gard@outlook.com