Pour assurer un cadre bienveillant, incarner la confiance vis-à-vis de la parole confiée est un préalable.

Signifier la confiance par « je vous entends » et « je vous crois », malgré les confusions ou les incohérences dans le discours, est primordial. Tout comme le fait de rappeler la responsabilité de l’auteur :

« Peu importe la situation, ton partenaire n’aurait pas dû agir ainsi envers toi. »

« Tes réactions sont normales, c’est ce que tu subis qui ne l’est pas. »

Un écueil d’un accueil défaillant : la victimisation secondaire

Le renversement de la culpabilité est non seulement le fait de la situation de violences au sein du couple, mais aussi celui de l’accueil.

Qu’est-ce que la victimisation secondaire ?

Elle est abordée dans la Convention d’Istanbul, ratifiée le 4 juillet 2014. L’article 15 prévoit la formation adéquate des professionnels ayant affaire aux victimes ou aux auteurs d’actes de violence, afin de prévenir la victimisation secondaire.

Bien souvent, ce ne sont pas uniquement les faits rapportés qui sont remis en question, mais la victime elle-même. En interrogeant son discours ou sa situation – « pourquoi rester dans cette situation ? », « est-ce si grave ? » – on fragilise encore davantage sa position.

Cet ensemble de circonstances engendre le phénomène de la victimisation secondaire, créant ainsi un deuxième traumatisme : non seulement infligé par l’agresseur, mais également par ceux qui observent, suivent et commentent l’incident.

La victime se trouve alors contrainte de revivre les conditions de souffrance auxquelles elle a été soumise, ce qui peut :

  • décourager son expression ouverte,
  • la dissuader de dénoncer l’incident,
  • ou encore l’inciter à retirer une plainte déjà déposée.

Contre les violences faites aux femmes