Auteur/autrice : Fanny

Non-assistance à femmes en danger

Culture

Un livre écrit par Luc Frémiot, magistrat français. Cet écrit fait suite au lancement par l’auteur et l’actrice Éva Darlan d’une pétition en ligne en 2019 pour réclamer aux ministres de la Justice et de l’Intérieur de « passer à l’action ».

Résumé de l’Editeur

149 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint en 2019. Une situation qui aurait pu être évitée sans la léthargie des institutions étatiques, assène Luc Frémiot, ancien juge d’instruction et procureur de la République, spécialiste de la lutte contre les violences intrafamiliales. Victimes silencieuses de leur conjoint violent, les femmes sont trop souvent contraintes de fuir le domicile familial pour des centres d’hébergement précaires, une solution toujours temporaire. Et ce fléau n’épargne pas non plus les enfants, à la fois victimes, témoins et otages d’une violence reçue en héritage. Éviction des maris brutaux du domicile suivie d’une prise en charge dans des structures d’encadrement adaptées sous le contrôle de psychiatres et de psychologues, suppression des mains courantes : Luc Frémiot propose des solutions concrètes, qui ont fait leurs preuves. Et prévient : tant que politiques et pouvoirs publics ne feront pas appliquer les dispositions législatives existantes permettant de réduire drastiquement la récidive des auteurs de violences, les statistiques ne baisseront pas. Entre incompétence des pouvoirs publics, faiblesse des décisions des magistrats et inertie trop fréquente des forces de l’ordre, les femmes battues restent en effet trop souvent livrées à elles-mêmes.

Éditions de l’Observatoire (24/02/2021)
Luc Frémiot résume : “C’est à l’auteur de violences conjugales de quitter le domicile”.

Agir contre les cyberviolences conjugales : un outil pour prendre conscience des violences à l’œuvre

Contre les violences faites aux femmes

Les cyberviolences sexistes et sexuelles sont des violences qui passent par les outils numériques (téléphone, ordinateur, tablette, etc.) ou via les espaces numériques (réseaux sociaux, sites internet, etc.). Elles peuvent prendre différentes formes : harcèlement via les communications électroniques, contrôle et surveillance des communications, des déplacements et des agissements via les outils numériques, diffusion de contenus intimes sans le consentement, etc.

Ces violences ou cyber-violences se sont développées en même temps que l’usage des outils numériques.

9 femmes victimes de violences conjugales sur 10 ont subi des cyberviolences : c’est le constat posé par le centre Hubertine-Auclert dès 2018, à travers son étude « Cyberviolences conjugales ».

Comment savoir si je suis victime de cyberviolences ?

Le centre Hubertine-Auclert développe des supports pour aider à agir.

Le centre Hubertine-Auclert met à disposition un kit d’action contre les cyberviolences conjugales. Ce kit contient des outils destinés à aider les professionnels à mieux comprendre ces cyberviolences conjugales, à mieux les repérer et à proposer un accompagnement spécialisé aux victimes.

Outre les affiches et un guide, un outil d’autoévaluation a été développé: Sous forme de fiche synthèse, cet outil permet de nommer les situations de cyberviolences conjugales et de les distinguer des comportements numériques qui s’inscrivent dans une relation égalitaire et respectueuse.

Plusieurs situations de violences sont citées : « exiger que je sois tout le temps joignable », « me forcer à filmer nos relations sexuelles », ou encore « m’interdire de communiquer avec certaines personnes ». Le verso rappelle les dispositifs existant pour les victimes, afin de trouver de l’aide dans ces situations.

Chiffres clefs : Femmes et ruralité

Contre les violences faites aux femmes

Alors qu’en France, les zones rurales représentent 80 % de la superficie totale du pays et sont occupées par environ un tiers de la population française totale, elles concentrent près de la moitié des féminicides constatés chaque année et à peine plus d’un quart des appels au 3919.

Elle a également rappelé que « s’agissant des mesures d’éloignement géographique par des mises en sécurité en hébergement pour des femmes en très grave danger, nous notons également que 4 % seulement des demandes proviennent d’un territoire classé en zone rurale . Les femmes y sont pourtant particulièrement en danger du fait d’un certain nombre de facteurs. Nous approchons d’un taux de 50 % de féminicides en milieu rural ».

Source : le rapport d’information Femmes et ruralités : en finir avec les zones blanches de l’égalité

Quelques chiffres de la lettre de l’observatoire des violences faites aux femmes

Contre les violences faites aux femmes

  • 321 000 femmes (de 18 à 74 ans) déclarent avoir été victimes de violences physiques, sexuelles et/ou psychologiques ou verbales de la part de leur conjoint ou ex-conjoint [1]
  • 86 % des victimes sont des femmes
  • 94 % des personnes condamnées pour des faits de violences au sein du couple sont des hommes

Pour retrouver l’ensemble des données chiffrées par l’Observatoire national des violences faites aux femmes : Lettre de l’Observatoire national des violences faites aux femmes – Mars 2024 (arretonslesviolences.gouv.fr)

[1] LA PREVALENCE DES VIOLENCES AU SEIN DU COUPLE Nombre de femmes victimes, caractéristiques des agressions, démarches des victimes Source : Enquête « Vécu et Ressenti en matière de Sécurité » – SSMSI – 2022

Le Québec en exemple contre les violences au sein du couple

Actions pour les droits des femmes

Le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) et Cécile GENSAC, Procureure de la République organisent un colloque en direction des professionnels intitulé : «Gard – Québec : Pratiques innovantes au service de la lutte contre les violences au sein du couple» le Jeudi 28 novembre 2024, de 9h à 17h au cinéma CGR de Nîmes.

La Maison des femmes ouvre ses portes au CHU Carémeau

Femmes du Gard

Logo du CHU de Nîmes

Prévenir, soigner, accompagner : c’est la vocation de la Maison des femmes gardoise du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Nîmes. Un lieu bienveillant pour accueillir, écouter, soigner, accompagner et orienter les femmes vulnérables et /ou les femmes victimes de violences, ainsi que leurs enfants.

 

 

Quelques chiffres de la MIPROF

L'actu de l'observatoire pour l'égalité femmes-hommes

Principales données sur les violences au sein du couple et les violences sexuelles en France en 2022 par l’Observatoire national des violences faites aux femmes (MIPROF)

  • 1 femme sur 6 vivant en ménage ordinaire âgée de 18 à 74 ans déclare avoir subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part de son conjoint ou ex-conjoint, au moins 1 fois depuis l’âge de 15 ans, soit 3,6 millions de femmes concernées.


Les victimes de violences entre partenaires enregistrées par les services de police et de gendarmerie en 2022

  • 239 089 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire ont été recensées dans des procédures enregistrées par la police et la gendarmerie
  • 62% des victimes n’ont fait aucune démarche
  • 86 % sont des femmes

Signalement des violences au sein du couple par les professionnels de santé : Que dit la loi ?

Contre les violences faites aux femmes

Les professionnels de santé :  médecins , sages-femmes… sont les premiers recours des victimes de violences au sein du couple , ils représentent un point d’entrée déterminant pour une prise en charge de soins et une orientation.

Proposer un repérage systématique par une activité de dépistage

L’enjeu est de dépister les violences conjugales qui sont rarement dénoncées par les victimes elles- mêmes d’où l’importance pour les soignants de poser des questions et d’aider les femmes à identifier ce qui relève de la violence au sein de leur couple. (dépistage systématique)

Des conventions santé-sécurité-justice ont été conclues afin de faciliter le signalement à l’autorité judiciaire , le dépôt de plainte au sein de l’établissement de santé .

Au niveau du conseil départemental de l’ordre des médecins, une commission vigilance, violence, sécurité a été constituée ,et une convention justice -hôpital  a été signée  pour aider le médecin à signaler et faciliter le repérage et la protection des victimes de violences conjugales.

L’emprise enferme les femmes victimes et les empêche de parler

Un constat partagé s’est imposé : l’emprise, qui enferme souvent les victimes de violences conjugales dans le silence et la résignation, les empêche de révéler les faits qu’elles subissent à leur entourage comme aux autorités publiques

C’est pourquoi , la haute autorité de santé a émis une proposition importante : permettre dans ce cadre précis une dérogation au secret médical. Cette dérogation, prévue par la loi du 30 juillet 2020, modifie les dispositions de l’article 226-14 3° du code pénal. Ainsi, lorsqu’une victime de violences conjugales se trouve en situation de danger immédiat et sous emprise, le professionnel de santé peut désormais déroger à son obligation de secret.  C’est évidemment à la condition que ces violences mettent la vie de la victime en danger immédiat et que celle-ci ne soit pas en mesure de se protéger en raison de la contrainte morale résultant de l’emprise exercée par l’auteur.

Ce professionnel peut, en conscience, porter à la connaissance du procureur de la République cette situation sans avoir préalablement obtenu le consentement de la victime.

Il appartient au médecin d’apprécier si ces violences mettent la vie de la victime en danger immédiat.

Un outil d’évaluation du danger et de l’emprise a été élaboré pour aider le médecin dans cette appréciation.

Une liste de critères d’évaluation du danger immédiat et de l’emprise se trouve dans la 4ème partie du vademecum sur le secret médical et violences au sein du couple.

Le Conseil départemental récompense les associations œuvrant en faveur de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes

Égalité Femmes-hommes

Le 6 mars 2024, le jury du Prix pour une Égalité femmes-hommes dans le Gard s’est réuni à Nîmes afin de délibérer.

13 projets ont été portés à la connaissance du jury présidé par Isabelle Fardoux-Jouve, Conseillère départementale, déléguée à l’Egalité femmes – hommes et à la lutte contre les discriminations, et composé d’agents de la collectivité départementale, chargés de l’organisation du concours et membres du groupe inter direction égalité femmes-hommes (groupe interne à la collectivité chargé notamment d’élaborer le rapport annuel en matière d’égalité femmes-hommes).

Les projets présentés devaient répondre à une réelle innovation, avoir un intérêt pour le territoire gardois et contribuer, dans leur concept ou leur réalisation, à une culture de l’égalité entre les femmes et les hommes.

À l’issue des délibérations du jury, les projets suivants ont été retenus :

  • Premier prix (doté de 5000 euros)
  • L’association Les amis du Prolé pour le projet «1er festival féministe »
  • Deuxième prix (doté de 3000 euros)
  • L’association Boxing Club 1980 pour le projet «La boxe c’est pas pour les filles»
  • Troisième prix (doté de 2000 euros)
  • L’association Compagnie Similaire pour le projet « Envoyer Valser »

« À nos côtés, les associations entreprennent des actions remarquables et leur travail nous est indispensable. Elles n’ont de cesse de répondre aux besoins et de s’adapter à l’évolution sociétale. Avec le Prix pour une Égalité femmes-hommes dans le Gard, c’est leur capacité à proposer et à innover que nous souhaitons encourager. C’est ensemble que les avancées décisives vers l’égalité se concrétisent et aboutissent ».

Françoise Laurent-Perrigot
Présidente du Conseil départemental

Isabelle Fardoux-Jouve
Conseillère départementale
Déléguée à l’Égalité femme-homme
et à la Lutte contre les discriminations


Former et Informer les Médecins Généralistes au repérage et à la prise en charge des femmes victimes de violences conjugales…

Contre les violences faites aux femmes

Les Médecins s’engagent !

Tels sont les objectifs que ce sont donné le département de Médecine générale de la Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes (Dr David Costa – Pr Marc Garcia), le Conseil de l’Ordre des Médecins du Gard (Dr Frédéric Jean – Pr Pierre Costa – Dr Marie-Laure Tailland) et l’Unité de Médecine judiciaire du CHU (Dr Mounir Benslima) soutenus par la Délégation départementale aux droits des femmes et à l’Egalité (Sandrine Bonnamich) et le Centre d’Information sur les Droits des femmes et de leur famille (Béatrice Bertrand). Plusieurs soirées ont été organisées à Nîmes et à Bagnols sur Cèze et les organisateurs se rendront très prochainement à Alès.

Pourquoi former les médecins ?

Parce que les médecins se doivent bien sûr de participer à l’effort national de lutte contre les violences faites aux femmes. Mais aussi parce qu’ils ont une place particulière dans ce combat !

En effet les femmes victimes de violences consultent plus souvent. Et si elles ne disent pas forcément clairement qu’elles sont victimes de violences, beaucoup d’entre-elles espèrent une question qui leur ouvrira éventuellement une porte. Ainsi le Médecin, et en particulier le Médecin généraliste est le professionnel consulté en premier (24%), devant les services sociaux (19%), et devant la police (18%). 20% des femmes consultant leurs médecins  généralistes sont victimes de violences au moment de la consultation  et 40% l’ont été. Devant une situation évidente ou exprimée le Médecin soignera puis établira les certificats nécessaires dont l’ITT et jugera de la gravité de la situation. Il signalera au Procureur les victimes en situation de péril imminent et sous emprise (Loi de Juillet 2020) et donnera les coordonnées des associations d’aide aux autres.

Il n’y a pas de petite violence

Il n’y a pas de petite violence et il ne faut pas laisser repartir une victime sans lui proposer une aide. Mais le plus grand nombre des victimes ne disent rien au départ. Il faut les repérer ou au moins leur permettre de s’exprimer.

Auprès de qui le repérage s’opère ? Pour certains, dont la HAS,  à toutes les patientes venant consulter. Le Médecin posera donc la question (bien sûr avec tact et empathie) systématiquement à toutes ses patientes. Pour d’autres, dont l’OMS, il convient d’interroger celles qui sont dans des situations plus évocatrices comme la dépression, les problématiques répétitives qui répondent mal aux traitements usuels, la grossesse …(cf méthode mnémotechnique proposée par le Dr Antoine Guernion). Et si la première réponse est «  non je vous assure tout va bien de ce côté-là … » les Médecins savent qu’ils ont donné une information capitale: ils s’intéressent à ce problème et ils sont là en aide et en ressource ! A tout moment la patiente pourra venir en parler et elle sera alors prise en charge.

Nous connaissons tous la difficulté éprouvée par les femmes victimes de violences conjugales à en parler, à chercher et à accepter de l’aide et plus encore à porter plainte. Il faut souvent un évènement déclenchant pour rompre le cycle de l’emprise. Le médecin, qui a su créer un lien thérapeutique,  peut être celui que ces femmes attendent.

ABCDE – Moyen mnémotechnique

proposé par Dr Antoine Guernion

3 objectifs à concilier pour rendre le dépistage acceptable par les patientes ET par les médecins :

  • Levée des freins au dépistage (Manque de formation/ Manque de temps/ Méconnaissance du réseau/ Appréhension de la réaction de la patiente).
  • Protocole bientraitant pour les patientes.
  • Moyen mnémotechnique pour favoriser le maintien à long terme des pratiques.