Catégorie : Culture

LIVRE : Protéger la mère, c’est protéger l’enfant

Contre les violences faites aux femmes, Culture

Violences conjugales et parentalité

Il est illusoire de prétendre protéger l’enfant si l’on ne protège pas sa mère et la mise en œuvre des mesures de protection des femmes victimes de violences conjugales sera caduque si l’autorité parentale n’est pas aménagée de façon adaptée à la situation de violences.

En effet, pour que la protection des victimes soit une réalité et non une intention, il est nécessaire et conforme à nos principes de présumer qu’un mari violent est un père dangereux, c’est-à-dire de prendre en compte la violence dans la conjugalité pour garantir la protection dans la parentalité. Cela signifie que l’exercice de l’autorité parentale ne doit pas être attribué au violent conjugal mais confié exclusivement au parent victime. Cela signifie aussi que si des rencontres entre l’enfant et le violent conjugal sont organisées, elles doivent se dérouler sous contrôle social pour garantir la protection de l’enfant.

Source CAIRN : Protéger la mère, c’est protéger l’enfant | Cairn.info

 

 

 

BD : Les femmes ne meurent pas par hasard

Culture

Résumé Babelio

Anne Bouillon est avocate à Nantes et féministe.
Depuis #metoo, son cabinet ne désemplit pas. Chaque jour, des victimes s’adressent à elle. Chaque jour, elle se bat pour que la justice les entende.

« Je ne défends plus les hommes. Leur violence, je n’en peux plus. Mais je veux vous raconter les femmes, celles qui viennent me trouver dans mon cabinet, celles qui veulent échapper à leurs oppresseurs, celles qui demandent justice. Je plaide pour elles. »

Cette bande dessinée retrace les étapes des procès et les cheminements et pressions vécus par les femmes victimes.

FILM : Ne dis rien

Culture

(en espagnol : Te doy mis ojos, Je te donne mes yeux) est un film espagnol réalisé par Icíar Bollaín, sorti en 2003.

Selon les mots d’Icíar Bollaín :
« Je te donne mes yeux » raconte l’histoire de Pilar et Antonio, mais aussi celle de ceux qui les entourent : une mère qui consent, une sœur qui ne comprend pas, un fils qui observe en silence, des amis, une société et une ville comme Tolède. Cette dernière, avec sa splendeur artistique et son poids historique et religieux, ajoute une dimension supplémentaire à cette histoire d’amour, de peur, de contrôle et de pouvoir.

Avec « Te doy mis ojos » (littéralement, « Je te donne mes yeux », traduit ici par « Ne dis rien »), la réalisatrice espagnole Icíar Bollaín a réussi l’un des plus beaux films de l’année 2004 sur un sujet difficile : la violence conjugale qui touche notablement l’Espagne.

Outre une écriture nuancée, la force de son film réside dans une mise en scène jamais démonstrative, tout entière dévolue à la description expressionniste de l’angoisse sourde qui désarçonne progressivement Pilar face à son mari Antonio, véritable bombe à retardement. Les deux acteurs Luis Tosar et Laila Marull expriment à la perfection la détresse d’une situation invivable. Une performance qui leur a valu les prix de la meilleure actrice et du meilleur acteur au 51ème festival de San Sebastian, auxquels il faut ajouter six Goyas, les Césars espagnols.

L’édition DVD se complète d’un entretien, où la réalisatrice revient sur les raisons de cette oeuvre, ainsi que de son court métrage, « Un amour qui tue », qui abordait déjà la question. (A.Lo.) (Cinélibre)

Synopsis

Pilar s’enfuit au milieu de la nuit de sa maison, située dans un quartier périphérique et résidentiel de Tolède ; elle emmène son fils de huit ans avec elle. Dans sa fuite, ils se réfugient dans la maison de la sœur de Pilar, une restauratrice d’art qui mène une vie indépendante avec son partenaire écossais, tous deux résidant dans la partie ancienne et historique de Tolède.
Pilar est une victime de violences conjugales. Elle tente de reconstruire sa vie et commence à travailler comme caissière. Grâce à ce nouvel emploi, elle commence à interagir avec d’autres femmes. Antonio, son mari, entreprend sa recherche et son rétablissement, promet de changer et demande l’aide d’un psychologue. Pilar donne une autre chance à son mari, malgré l’opposition de sa sœur, qui n’arrive pas à comprendre son attitude.

LIVRE : L’enfant face à la violence dans le couple

Culture, Enfance

Nouvelle édition intégrant les récentes évolutions législatives

La violence dans le couple a longtemps été considérée comme une affaire ne concernant que les seuls adultes. Des études internationales ont cependant prouvé qu’elle avait également de graves conséquences sur le développement physique et psychologique de l’enfant témoin.

Les agressions physiques, sexuelles, verbales, psychologiques et économiques, créent un climat de vie marqué au quotidien par l’insécurité et l’instabilité. Au cœur d’enjeux familiaux, sociaux et judiciaires, l’enfant se trouve, dès son plus jeune âge, menacé dans son développement.

Les implications psychologiques et médicales de la violence conjugale posent la question de la protection de l’enfant : faut-il parler d’une forme de maltraitance ? Quelles sont les réponses en France sur le plan social, judiciaire, thérapeutique et politique ? Comment le problème est-il abordé par les autres pays européens ?
Conçu pour les professionnels de la santé, de la justice, de l’éducation, du secteur social et médico-social, cet ouvrage fait le point sur les connaissances actuelles et définit des axes de réflexion pour améliorer notre réponse aux besoins de ces enfants.

À noter !

Karen Sadlier interviendra au colloque « Violences conjugales, traumatismes et santé » organisé par le Groupe Violences intrafamiliales de Reseda les 27 et 28 novembre 2025.

« La place des femmes dans le sport » : exposition, conférence et table-ronde

Culture

Cette rencontre réunira des acteurs clés du territoire ainsi que des experts autour de la thématique proposée : sportives de haut niveau, dirigeantes associatives, et professionnelles de l’encadrement. Ils exploreront l’état actuel du sport au féminin dans le Gard, en examinant partageant les initiatives existantes, les défis persistants (stéréotypes, manque de moyens), et les perspectives pour un avenir plus inclusif.

Un événement pour avancer vers un sport plus inclusif !

Les participants échangeront avec les acteurs locaux présents sur les actions à mener pour favoriser l’égalité et la place des femmes dans le sport gardois.

Au programme :

  • 16h15 : visite guidée de l’exposition Chroniques sportives, avec un focus sur la place des femmes dans le sport
  • 17h30 : ouverture des conférences et tables rondes
  • 17h45 : diagnostic sur la place occupée par les femmes et les enjeux territoriaux
  • 17h55 : conférence avec Greg Quelain, chef de projets Territoires & Safe Sport, Association Alice Milliat, membre du Haut Conseil à l’égalité
  • 18h45 : table-ronde Sport au féminin dans le Gard, défis et perspectives, animée par Isabelle Fardoux-Jouve

Les intervenants :

  • Isabelle Fardoux-Jouve – Conseillère départementale déléguée à l’Égalité femmes-hommes
  • Vincent Bouget – Conseiller départemental délégué aux Sports
  • Régis Juanico – Expert en politique publique sportive
  • Béatrice Kabore – Joueuse de football de haut niveau, consultante Canal+
  • Marie-Françoise Potereau – Vice-présidente du CNOSF, ancienne cycliste de haut niveau
  • Greg Quelain – Géographe, membre du Haut Conseil à l’égalité

Nouvelle expo « Histoire de l’avortement »

Culture

Dans le cadre de la journée de la femme le 8 mars 2025, les Archives départementales du Gard proposent une nouvelle exposition sur l’histoire de l’avortement du lundi 3 au vendredi 14 mars 2025 dans le hall des Archives départementales, à Nîmes.

Elle retrace l’évolution législative et sociétale de l’avortement, longtemps réprimé par la religion, la justice et la société.

« Cette exposition sera présentée à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes pour rappeler que le droit des femmes de disposer de leurs corps nécessite toujours une attention constante pour assurer sa protection et faire progresser les droits humains. »

Françoise Laurent-Perrigot
Présidente du Conseil départemental du Gard.

L’exposition revient sur la lente évolution législative menant à la légalisation de l’avortement en 1975. Entre condamnation par le christianisme et délit pénal, l’avortement restera en effet longtemps tabou. Il ne sera pratiqué que de manière clandestine et avec des techniques dangereuses et souvent mortelles. Seul, l’avortement thérapeutique restera autorisé mais très encadré.

Un changement s’opère dans la deuxième moitié du 20e siècle. Le Planning familial créé en 1956 accompagnera les femmes dans leur contraception et leur sexualité, la loi Neuwirth en 1967 autorisera la prise de la pilule contraceptive et la célèbre loi Veil de 1975 légalisera enfin l’avortement. Les visiteurs pourront notamment découvrir des notes manuscrites de Simone Veil, Ministre de la Santé, lors des débats à l’Assemblée nationale en 1974, qui ont conduit à la dépénalisation de l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) en 1975.

L’exposition met en lumière les défis auxquels les femmes ont été confrontées pour accéder à l’avortement, les méthodes clandestines et dangereuses utilisées avant la légalisation, et les avancées législatives qui ont permis de garantir un accès sûr et équitable à l’IVG.

Elle rappelle aussi l’importance de rester vigilant pour protéger ce droit fondamental, surtout à une époque où il est remis en question ou soumis à des conditions strictes en Espagne, en Hongrie, au Portugal, en Slovaquie, au Chili, etc.

Depuis cette date, les futures lois n’ont fait que conforter les conditions d’accès et de remboursement à l’avortement.

À la suite de l’inscription de l’IVG dans la Constitution le 28 février 2024, la France est devenue le premier pays à garantir la liberté et le droit fondamental des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse.

C’est grâce aux ressources conservées aux Archives départementales du Gard, enrichies de celles prêtées par l’Assemblée nationale, les Archives nationales et le Centre de documentation du Planning familial de Paris, que cette nouvelle exposition itinérante peut être proposée aux Gardoises et Gardois, 50 ans après la loi Veil.

Cette exposition sera complétée par deux projections dans l’auditorium des Archives du documentaire d’archives « Simone Veil, Albums de famille » le mardi 11 mars 2025. Ces projections gratuites sont destinées aux collégiens gardois. Elles seront suivies d’un temps d’échange avec un intervenant de la production du film.

Cette programmation culturelle s’inscrit enfin dans le programme du réseau départemental des droits des femmes du Gard.

Découvrir le catalogue de l’exposition

Le contrôle coercitif au cœur de la violence conjugale

Culture

Andreea Gruev-Vintila, Maîtresse de conférences HDR en psychologie sociale à l’Université Paris Nanterre, docteure en psychologie, elle mène des recherches interdisciplinaires sur les processus psychosociaux, l’impact et la pénalisation des violences et du contrôle coercitif dans les sociétés contemporaines.

Ses recherches ont conduit à l’introduction de formations sur le contrôle coercitif à l’École nationale de la Magistrature et à envisager l’incrimination du contrôle coercitif en France. Elle a coordonné le réseau ANR-XTREAMIS et a contribué au groupe de travail « Violences Intrafamiliales » du Grenelle Violences Conjugales en 2019, à une proposition de loi pour mieux assurer la sécurité des enfants co-victimes de violences conjugales en 2021 et au groupe de travail « Contrôle coercitif’ de la Force juridique de la Fondation des Femmes en 2022.

« Le contrôle coercitif englobe ainsi les cas de violences physiques, psychologiques, économiques et de violences administratives, le point commun qui structure le délit étant l’atteinte aux droits fondamentaux de la personne. C’est un angle d’approche (droits fondamentaux) qui se distingue du biais classique – et trop étroit – de l’atteinte physique. »
Yvonne Muller-Lagarde est professeure de droit pénal et membre du Centre de droit pénal et de criminologie de l’Université Paris-Nanterre.
Elle publie et intervient dans des colloques notamment sur le sujet des violences faites aux femmes.

Présentation du livre

Ce premier livre français sur le contrôle coercitif présente le concept qui pourrait révolutionner la vision de la violence conjugale et sa traduction juridique en France. Le contrôle coercitif, concept central d’une approche globale de la violence conjugale et intrafamiliale comme atteinte aux droits humains, désigne un répertoire de comportements oppressifs basés sur le privilège donné par le sexe. Il révèle la violence conjugale comme forme de la violence sociale, loin de sa représentation courante comme forme houleuse de conflit conjugal/parental. Comment les agresseurs familiaux attaquent-ils, avant et après la séparation, les droits, la liberté, la santé des victimes ? Pourquoi les effets du contrôle coercitif sont-ils durablement dévastateurs ? Comment appréhender ce précurseur majeur de la quasi-totalité des féminicides qui est aussi le contexte prévalent des violences envers les enfants ?

Ce livre a un triple objectif  :

  1. fournir les connaissances académiquement rigoureuses et socialement pertinentes pour décrypter ces comportements avant que les agresseurs n’utilisent la coercition et la violence pour contrôler les victimes  ;
  2. permettre la création d’une culture commune favorable au dialogue interdisciplinaire, interprofessionnel et sociétal pour mieux assurer la sécurité des personnes victimes et réduire l’impunité des agresseurs  ;
  3. expliquer aux professionnels  les éléments-clés de cette approche fondée par des données probantes issues de la recherche scientifique face aux difficultés de la justice pénale, civile et de la protection de l’enfance.

«Ce livre répond au besoin des magistrates et des magistrats d’adosser leur pratique à des concepts.»
Gwenola Joly-Coz, Première Présidente de la Cour d’Appel de Poitiers

Le contrôle coercitif au cœur de la violence conjugale – Présentation des éditions Dunod par Andreea Gruev-Vintila Maître de conférences HDR à l’Université Paris-Nanterre

Femmes de justice

Culture

Qui est Gwenola Joly-Coz ?

Première présidente de la Cour d’appel de Poitiers et spécialiste des politiques publiques liées à l’Egalité entre les femmes et les hommes, elle pourrait être décrite comme engagée sur la question des violences intrafamiliales. Elle a notamment rendu, le 31 janvier 2024, cinq arrêts symboliquement forts, consacrant la notion de contrôle coercitif. (mettre en lien vers l’article consacré au sujet). Elle est également membre fondatrice de l’association « Femmes de justice ».

Indésirables ! Comment les femmes ont réussi à entrer dans la magistrature ? Invisibles ! Pourquoi les femmes juges restent inconnues ?

Mot de l’éditeur

Retrouver les pionnières

Le travail de Gwenola Joly-Coz pour retrouver les juges pionnières et en dresser les portraits est une démarche historique inédite. Les ignorer, c’est nier la révolution engendrée par la loi de 1946, permettant à « l’un et l’autre sexe » de rendre la justice. Les rendre visibles, c’est rappeler la chronologie et découvrir les visages de celles qui ont changé la justice : Présidente de tribunal, Procureure générale, Garde des sceaux, Première présidente de la Cour de cassation…

Expliquer les concepts

Elle a voulu accompagner chaque récit individuel d’une fiche expliquant un concept utile à la conversation mondiale sur l’Egalité entre les femmes et les hommes : la mixité, la parité, l’usage féminin du langage… Gwenola Joly-Coz s’interroge même sur la façon de juger d’une femme ou sur la perception par les hommes d’une justice féminisée. Elle propose une synthèse des réflexions féministes, adaptées au monde judiciaire.

Chez Enrick b édition – 180 pages – Autrice : Gwenola Joly-Coz

À découvrir

Culture

L’exposition de la photographe Juliette Dupuis Carle “Une sur trois”, en référence au fait qu’une femme sur trois sera victime dans sa vie de violences sexuelles.

À travers son objectif, la photographe Juliette Dupuis Carle veut donner la parole aux corps et aux âmes, de femmes victimes de violences sexuelles. Grâce à l’art, elle souhaite exprimer leurs maux et leurs peurs. Montrer avec l’art et la douceur, les douleurs quotidiennes, cachées et trop souvent mises sous silence alors qu’elles sont vécues par, au moins, une personne sur six.

 

Il reste encore demain

Culture

Le 21 novembre 2023, au nord de Venise, Giulia Cecchetin était assassinée par son ex-compagnon qui n’a pas supporté qu’elle le quitte. Elle avait 22 ans.
Aujourd’hui, en 2024, C‘è ancora domani entre en résonance avec ce féminicide. Immense succès en Italie, il est un véritable manifeste contre les violences faites aux femmes et la culture du patriarcat toujours vivace en Italie.

Synopsis

Mariée à Ivano, Delia, mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. La ville est alors partagée entre l’espoir né de la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de s’achever. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu’auprès de son amie Marisa. Cette triste routine cessera avec l’arrivée d’une lettre mystérieuse et les concomitantes fiançailles de sa fille Marcella… Ce film, tout en noir et blanc, parcouru de références au néoréalisme italien, avec des incursions dans le domaine de la comédie ou encore du film muet, est une véritable surprise ! Il est plébiscité par la critique italienne et étrangère pour la mise en scène et les prestations des acteurs, ainsi que pour les thèmes abordés liés au féminisme, au patriarcat et à la violence contre les femmes.

de Paola Cortellesi – Italie 2024 1h58mn – avec Paola Cortellesi, Valerio Mastandrea, Romana Maggiora Vergano..