Dans le cadre de la journée de la femme le 8 mars 2025, les Archives départementales du Gard proposent une nouvelle exposition sur l’histoire de l’avortement du lundi 3 au vendredi 14 mars 2025 dans le hall des Archives départementales, à Nîmes.
Elle retrace l’évolution législative et sociétale de l’avortement, longtemps réprimé par la religion, la justice et la société.
« Cette exposition sera présentée à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes pour rappeler que le droit des femmes de disposer de leurs corps nécessite toujours une attention constante pour assurer sa protection et faire progresser les droits humains. »
Françoise Laurent-Perrigot
Présidente du Conseil départemental du Gard.
L’exposition revient sur la lente évolution législative menant à la légalisation de l’avortement en 1975. Entre condamnation par le christianisme et délit pénal, l’avortement restera en effet longtemps tabou. Il ne sera pratiqué que de manière clandestine et avec des techniques dangereuses et souvent mortelles. Seul, l’avortement thérapeutique restera autorisé mais très encadré.
Un changement s’opère dans la deuxième moitié du 20e siècle. Le Planning familial créé en 1956 accompagnera les femmes dans leur contraception et leur sexualité, la loi Neuwirth en 1967 autorisera la prise de la pilule contraceptive et la célèbre loi Veil de 1975 légalisera enfin l’avortement. Les visiteurs pourront notamment découvrir des notes manuscrites de Simone Veil, Ministre de la Santé, lors des débats à l’Assemblée nationale en 1974, qui ont conduit à la dépénalisation de l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) en 1975.
L’exposition met en lumière les défis auxquels les femmes ont été confrontées pour accéder à l’avortement, les méthodes clandestines et dangereuses utilisées avant la légalisation, et les avancées législatives qui ont permis de garantir un accès sûr et équitable à l’IVG.
Elle rappelle aussi l’importance de rester vigilant pour protéger ce droit fondamental, surtout à une époque où il est remis en question ou soumis à des conditions strictes en Espagne, en Hongrie, au Portugal, en Slovaquie, au Chili, etc.
Depuis cette date, les futures lois n’ont fait que conforter les conditions d’accès et de remboursement à l’avortement.
À la suite de l’inscription de l’IVG dans la Constitution le 28 février 2024, la France est devenue le premier pays à garantir la liberté et le droit fondamental des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse.
C’est grâce aux ressources conservées aux Archives départementales du Gard, enrichies de celles prêtées par l’Assemblée nationale, les Archives nationales et le Centre de documentation du Planning familial de Paris, que cette nouvelle exposition itinérante peut être proposée aux Gardoises et Gardois, 50 ans après la loi Veil.
Cette exposition sera complétée par deux projections dans l’auditorium des Archives du documentaire d’archives « Simone Veil, Albums de famille » le mardi 11 mars 2025. Ces projections gratuites sont destinées aux collégiens gardois. Elles seront suivies d’un temps d’échange avec un intervenant de la production du film.
Cette programmation culturelle s’inscrit enfin dans le programme du réseau départemental des droits des femmes du Gard.
Les horaires d’ouverture des Archives départementales :
Lundi, de 8h30 à 12h45 et du mardi au vendredi, de 8h30 à 17h.
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