Catégorie : Enfance

Enfants exposés aux violences conjugales : de témoins à victimes, pourquoi ?

Contre les violences faites aux femmes, Enfance

Selon le rapport d’octobre 2020 du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) sur les violences conjugales, 80 % des femmes victimes de ces violences sont mères.

Prendre en charge ou se poser la question de l’impact sur les enfants impliqués est un défi à relever : en effet, quand une dynamique de violences conjugales est à l’œuvre dans une famille, les enfants sont directement affectés par la situation. C’est pourquoi on ne parle pas seulement d’enfants témoins, mais plutôt d’enfants covictimes de violence conjugale.

Présents ou non au moment des faits

Qu’ils soient témoins directs ou non, les enfants sont de fait covictimes. En effet, les enfants perçoivent à minima les tensions et subissent les cycles des violences à l’œuvre. (Pour en savoir plus sur les cycles des violences cf. Lettre n°4.)

Les enfants ont un besoin de sécurité physique et psychologique pour se développer sainement. Le fait de grandir dans une famille où l’un des parents est violent envers l’autre crée une situation de très grande insécurité. Cette insécurité ainsi que la négligence est une forme de maltraitance que ce soit au niveau psychologique voir physique.

Elles peuvent être tues à la demande des adultes qui font peser un lourd conflit de loyauté aux enfants et qui peuvent aussi être en état de choc post traumatique. L’absence d’explication et/ou de légitimation du vécu traumatique créent des conséquences majeures sur la construction de l’estime de soi.

De plus, la domination dans les rapports humains est aussi transmise comme une référence pour l’enfant en construction.

Un graphique est créé par Solidarités femmes pour décrire des impacts potentiels des violences sur les enfants en fonction de leurs âges.

Schéma proposé par Solidarités femmes 3919 / dans la rubrique enfants victimes de violences conjugales : comprendre l’impact et agir.
Schéma proposé par Solidarités femmes 3919 /
dans la rubrique enfants victimes de violences conjugales : comprendre l’impact et agir

Vers la reconnaissance de l’enfant covictime de violences conjugales

Droit & législation, Enfance

Avec le renforcement de l’effectivité des droits des personnes victimes – et de leur famille de violences conjugales, ce décret amorce la reconnaissance du mineur covictime de violences conjugales.

Le Décret n° 2021-1516 du 23 novembre 2021 crée un nouvel article D. 1-11-1 au sein du code de procédure pénale qui prévoit qu’en cas de violences conjugales commises en présence d’un mineur, la circonstance aggravante est requise.

Entrée en vigueur le 1er février 2022, la circonstance aggravante peut être relevée par le procureur de la République ou la juridiction de jugement. Enfin, le mineur doit pouvoir se constituer partie civile, le cas échéant en étant représenté par un administrateur ad hoc.

La constitution comme partie civile en amont du jugement permet de positionner le mineur comme victime et non plus témoin.  Ces dispositions s’appliquent également à l’information judiciaire.

Afin de prendre en compte les intérêts de l’enfant covictime, le procureur veille à ce que tous les éléments nécessaires figurent au dossier de la procédure soumise à la juridiction de jugement. Cela permet à cette dernière d’évaluer l’ampleur du préjudice subi par le mineur et de statuer, conformément aux dispositions du code pénal et du code civil, sur le retrait total ou partiel de l’autorité parentale, la suspension des droits de visite et d’hébergement, ou encore sur l’exercice de cette autorité. Le cas échéant, le procureur peut verser au dossier des pièces issues d’autres procédures devant le tribunal judiciaire, le juge aux affaires familiales ou le juge des enfants, ou encore requérir un examen ou une expertise psychologique du mineur.

Enfin, il est souligné que cette nouvelle loi s’inscrit dans la lignée de la Convention internationale des droits de l’enfant, qui reconnaît comme un droit fondamental l’accès de chaque enfant à son juge. Désormais, ces nouvelles dispositions permettent au juge pénal, tout comme le juge des enfants et le juge aux affaires familiales, de prendre des décisions éclairées en tenant compte de l’intérêt supérieur de l’enfant covictime de violences conjugales.

Pour en savoir plus lisez l’analyse de Marine Chollet dans Dalloz actualité, le quotidien du droit :

Le Cosmos mental® : des ressources Psycom pour comprendre la santé mentale et ce qui l’influence

Enfance, Santé

Les situations de violences conjugales impactent la santé mentale des victimes.

Psycom développe un outil pédagogique pour comprendre la santé mentale et ses multiples influences.

Le Clip Cosmos mental® est un clip pédagogique Psycom, pour expliquer de manière imagée le concept de santé mentale.

La métaphore du Cosmos illustre la complexité et la dynamique de la santé mentale, qui évolue tout au long de la vie. Dans sa fusée, l’individu voyage au milieu de planètes « ressources » et « obstacles », affronte des astéroïdes « accidents de parcours », rencontre des étoiles filantes « événements de vie » et tente de se maintenir sur la Voie lactée de « l’équilibre psychique ».

© Psycom 2018 Le « Cosmos mental® » est une marque déposée.

LIVRE : L’enfant face à la violence dans le couple

Culture, Enfance

Nouvelle édition intégrant les récentes évolutions législatives

La violence dans le couple a longtemps été considérée comme une affaire ne concernant que les seuls adultes. Des études internationales ont cependant prouvé qu’elle avait également de graves conséquences sur le développement physique et psychologique de l’enfant témoin.

Les agressions physiques, sexuelles, verbales, psychologiques et économiques, créent un climat de vie marqué au quotidien par l’insécurité et l’instabilité. Au cœur d’enjeux familiaux, sociaux et judiciaires, l’enfant se trouve, dès son plus jeune âge, menacé dans son développement.

Les implications psychologiques et médicales de la violence conjugale posent la question de la protection de l’enfant : faut-il parler d’une forme de maltraitance ? Quelles sont les réponses en France sur le plan social, judiciaire, thérapeutique et politique ? Comment le problème est-il abordé par les autres pays européens ?
Conçu pour les professionnels de la santé, de la justice, de l’éducation, du secteur social et médico-social, cet ouvrage fait le point sur les connaissances actuelles et définit des axes de réflexion pour améliorer notre réponse aux besoins de ces enfants.

À noter !

Karen Sadlier interviendra au colloque « Violences conjugales, traumatismes et santé » organisé par le Groupe Violences intrafamiliales de Reseda les 27 et 28 novembre 2025.

Alerte enfance en danger

Enfance

0 805 00 00 30 : le numéro pour signaler un enfant en danger ou qui peut l’être.

Par exemple quand un enfant est victime de violences physique, psychologique mais aussi lorsqu’il est dans une famille où les violences conjugales sont présentes.

 Si l’on pense qu’un enfant se trouve dans l’une de ces situations, il faut appeler Alerte enfance en danger. L’enfant qui est victime de ces violences peut aussi appeler lui-même.

Comment pouvons-nous vous aider ?

La situation d’un enfant vous préoccupe, vous craignez qu’il soit en danger, vous pensez qu’il a besoin d’aide : parlons-en. Repérer les enfants en danger pour les protéger, c’est la mission de la Cellule de recueil des informations préoccupantes (Crip) du Conseil départemental du Gard.

Pour qui ?

Tout enfant qui serait exposé à des violences, qu’elles soient physiques, psychologiques, ou sexuelles, tout enfant exposé à des violences conjugales au sein de sa famille, tout enfant négligé ou délaissé. Il s’adresse également aux mineurs pouvant se mettre en danger (prostitution, errance, addiction). Ce numéro peut aussi être utilisé pour demander de l’aide en faveur de parents en difficultés.

Qui contacter ?

Ce numéro est anonyme et gratuit. Il n’apparaîtra pas sur les factures détaillées fournies par les opérateurs téléphoniques. L’équipe de la Cellule départementale de recueil des informations préoccupantes (Crip) est à votre écoute du lundi au vendredi, de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h.

En dehors de ces horaires vos appels seront automatiquement basculés sur le 119, numéro national 24h/24 et 7j/7 (numéro anonyme et gratuit).

  • Le 119 est aussi accessible par tchat pour les moins de 21 ans sur allo119.gouv.fr