Auteur/autrice : Fanny

Forum sur les violences conjugales à Alès

Contre les violences faites aux femmes

Le lundi 24 novembre 2025, de 13h30 à 17h00, à l’Espace Cazot à Alès.

Ce projet, porté par la Maison de Protection des Familles (Gendarmerie), a connu un beau succès à Nîmes en juin dernier et est réitéré sur le bassin alésien.

Il a pour but de recréer le parcours d’une victime de violences conjugales et de lui apporter toutes les réponses à ses questions.

Le forum s’organise autour de stands composés de partenaires dédiés à la prise en charge des femmes victimes : juristes, forces de l’ordre, avocats, professionnels de santé, psychologues, travailleurs sociaux… Ils y apporteront des renseignements utiles pour l’orientation et la prise en charge des victimes de violences conjugales.

Le parcours comprend 9 étapes :

  • Stand n°0 – Accueil et orientation
  • Stand n°1 – Le dépôt de plainte, la procédure
  • Stand n°2 – Les dispositifs de protection des victimes
  • Stand n°3 – L’accompagnement pénal et les indemnisations
  • Stand n°4 – Les droits de la famille
  • Stand n°5 – Les aides juridiques, sociales et éducatives
  • Stand n°6 – La santé
  • Stand n°7 – L’accompagnement des auteurs
  • Stand n°8 – La protection des enfants

Un Photolangage® sur le continuum des violences

Contre les violences faites aux femmes, Égalité Femmes-hommes

Le Conseil départemental du Gard, engagé de longue date pour les droits des femmes, l’égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences faites aux femmes, s’apprête à créer son propre Photolangage®.

Ce nouvel outil viendra enrichir les ressources du réseau départemental des droits des femmes, animé depuis près de 10 ans sous l’égide de l’élue déléguée à l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations.

La photo comme levier de réflexion et d’égalité

Et si une simple image pouvait déclencher une prise de conscience, ouvrir un dialogue, changer un regard ? C’est tout l’enjeu du Photolangage®, un outil qui fait entrer la photographie dans le champ de la réflexion collective. Il s’agit de proposer un outil de sensibilisation et de réflexion aux professionnels et bénévoles mobilisés pour l’égalité et contre les violences faites aux femmes. Les images deviennent un support concret pour créer du lien et inviter à penser ensemble.

L’Association Photolangage® accompagne la démarche

Un groupe de travail pluridisciplinaire a été constitué et s’est réuni le 10 septembre à l’Hôtel du Conseil départemental. Une trentaine de personnes se sont retrouvées pour amorcer le travail de co-création, faire connaissance et poser le cadre commun. L’ordre du jour a abordé le contexte historique du projet, la mission confiée à l’association Photolangage®, la présentation de la méthode et du processus de construction du dossier, ainsi que les attendus pour le groupe. Les participants ont aussi commencé à partager des idées à explorer : défis à relever, difficultés rencontrées et priorités à traiter dans les mois à venir.

Les grandes étapes prévues sont :

  • Création sur l’année scolaire 2025-2026
  • Test au printemps 2026
  • Finalisation automne 2026
  • Diffusion en 2027

Qu’est-ce que le Photolangage® ?

C’est un outil d’animation collective, basé sur l’usage original de la photographie, qui favorise la réflexion, les échanges et la prise de conscience autour d’un sujet donné. Dans ce projet, il servira à :

  • mieux comprendre l’impact des stéréotypes et des préjugés,
  • réfléchir aux mécanismes du sexisme ordinaire,
  • agir contre le continuum des violences faites aux femmes,
  • développer de nouvelles pratiques éducatives et professionnelles.

Concrètement, le dossier Photolangage® prendra forme sur 18 mois grâce aux apports théoriques et pratiques des membres du groupe de travail accompagnés par l’Association Photolangage®.

Comment se passe le dépôt de plainte d’une victime de violences sexuelles et sexistes ?

Contre les violences faites aux femmes, Droit & législation

La Police nationale a élaboré un document de présentation détaillant les étapes du dépôt de plainte, en précisant les lieux et modalités possibles.

La plainte peut également être déposée en ligne, via une plateforme numérique d’accompagnement des victimes de violences sexuelles, sexistes ou conjugales. Ce service, accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, inclut un tchat d’assistance pour guider les victimes dans leurs démarches.

«Les graines de figuier sauvage» de Mohammad Rasoulof

Culture

Lauréat du Prix spécial du jury au Festival de Cannes 2024, ce film rend hommage au mouvement «Femme Vie Liberté».

Reflet d’un Iran contraint et secoué, il explore les ressorts du mouvement dans une construction intime et politique à la fois. Dans un huis clos familial, au sein d’un appartement, le film raconte l’histoire d’un pays entier avant de basculer dans une intrigue palpitante.

Synopsis

Iman vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran lorsqu’un vaste mouvement de protestations populaires secoue le pays. Dépassé par l’ampleur des événements, il se confronte à l’absurdité et aux injustices du système, mais choisit de s’y conformer.
À la maison, ses deux filles, Rezvan et Sana, étudiantes, soutiennent le mouvement avec virulence, tandis que sa femme, Najmeh, tente de ménager les deux camps. La paranoïa s’empare d’Iman lorsque son arme de service disparaît mystérieusement.

La CEDH met fin au « devoir conjugal » : consentement et liberté sexuelle au cœur du mariage

Droit & législation

Strasbourg, 23 janvier 2025 – rendu définitif le 23 avril 2025

Dans l’affaire H.W. c. France (requête n° 13805/21), la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France pour avoir prononcé un divorce aux torts exclusifs d’une femme de 69 ans, au motif qu’elle avait cessé d’avoir des relations sexuelles avec son époux. Cette décision remet en cause l’appellation traditionnelle de « devoir conjugal » dans le droit français, historiquement invoquée pour fonder la faute en divorce.

Les faits

Mariée en 1984, la requérante a interrompu ses relations sexuelles avec son mari à partir de 2002, pour des raisons de santé et en raison de violences conjugales.
Après avoir sollicité un divorce, la cour d’appel de Versailles (2019) l’a déclarée «fautive», se fondant sur son manquement durable au devoir conjugal, conformément aux articles 215 et 242 du Code civil français.
Elle a épuisé les recours nationaux, jusqu’à la Cour de cassation qui, en septembre 2020, a rejeté son pourvoi.

La décision de la CEDH

La Cour a jugé que :

Tout acte sexuel non consenti constitue une forme de violence sexuelle.
Quel que soit le devoir implicite attaché au mariage, le consentement ne peut pas être présumé.

En ne tenant pas compte de ce consentement, la législation française et la jurisprudence ont porté atteinte à :

  • la liberté sexuelle,
  • le droit de disposer de son propre corps,
  • le droit au respect de la vie privée, protégé par l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme.

Conclusion : la CEDH a conclu à la violation de l’article 8, considérant que l’ingérence dans la vie privée n’était ni proportionnée, ni nécessaire dans une société démocratique.

Enjeux et portée

L’arrêt représente une rupture majeure : le mariage n’implique jamais une obligation permanente de relations sexuelles et interdit toute reconnaissance juridique d’un « devoir conjugal ».
Bien que relatif à la France, l’arrêt s’applique aux 45 États parties à la Convention, appelant les juges nationaux à renoncer à fonder un divorce pour faute sur le refus d’intimité conjugale.
En France, dès la fin de la période de trois mois sans pourvoi devant la Grande Chambre, les tribunaux ne pourront plus fonder un divorce sur un manquement au devoir conjugal sans réformes législatives.

Réactions

Les associations féministes saluent l’arrêt comme « un tournant pour les droits des femmes et la liberté sexuelle ».

Conclusion

Avec l’arrêt H.W. c. France du 23 janvier 2025, la CEDH impose au mariage une obligation incontournable : le consentement. Toute relation sexuelle imposée devient inacceptable, moralement et juridiquement, même au sein du mariage. Cet arrêt marque une étape décisive pour la reconnaissance des droits sexuels et corporels individuels et encourage la réécriture des pratiques judiciaires nationales pour mieux protéger la liberté sexuelle et l’intégrité personnelle.

Je t’accuse – une chanson dédiée à toutes les victimes de violences sexuelles et sexistes par Suzane

Culture

Suzane signe une chanson dédiée à toutes les victimes de violences sexuelles et sexistes, qu’elles aient parlé, se soient tues ou aient été contraintes au silence à un moment donné.

Le clip officiel réunit victimes connues ou anonymes, ainsi que des militants, sur un fond noir, la plupart en gros plan face caméra. Ce clip est porté par des victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS) et des militants qui ont choisi de se tenir ensemble pour faire exister leurs voix et celles de toutes les victimes. Parmi eux : Muriel Robin, Catherine Ringer, l’activiste pour les droits des enfants Lyes Louffok, ainsi que Caroline Darian (fille de Gisèle Pelicot) et Charlotte Arnould.

Suzane – Je t’accuse

Paroles de la chanson

D’abord y a eu Gisèle
Et puis y a eu Sophie
Isa, Khadija et Marie
Et ma copine Claire
Et puis y a moi aussi
Et puis toutes celles qui n’ont jamais rien dit

Mais t’en as rien à faire, toi
Ce sera qu’un nom d’plus sur la liste
Dans un fait divers, dans un tiroir
Des tonnes de vies classées sans suite
Mais tu vas rien faire, toi
Et c’est bien ça le problème
Justice, est-ce qu’on doit te faire nous-même ?
Car je t’accuse (ah)
De fermer les yeux alors que t’as tout vu
Je t’accuse (ah)
Fais pas l’innocent, t’as rien fait quand t’as su
Je t’accuse (ah)
Main droite levée
Je t’accuse (ah)
Et j’assume (ah)

T’étais où ?
Sûrement qu’t’existes pas
Pourquoi t’es jamais là quand on n’croit plus qu’en toi ?
Demande à tous les gosses que tu n’protèges pas
Tous les monstres ne sont pas que dans les salles de cinéma

Mais t’en as rien à faire, toi
Ce sera qu’un nom d’plus sur la liste
Dans un fait divers, dans un tiroir
Des tonnes de vies classées sans suite
Mais tu vas rien faire, toi
Ou faudrait qu’on t’harcèle
Justice, est-ce qu’on doit te faire nous-même ?

Car je t’accuse (ah)
De fermer les yeux alors que t’as tout vu
Je t’accuse (ah)
Fais pas l’innocent, t’as rien fait quand t’as su
Je t’accuse (ah)
Main droite levée
Je t’accuse (ah)
Et j’assume (ah)
Et j’assume (ah)
Pour toutes celles que la violence a condamnées au silence

Je t’accuse (ah)
Pour celles qu’avaient prévenu mais que t’as jamais entendues
Je t’accuse (ah)
Pour celles qui prennent la plus lourde des peines
Pour les victimes de ton système (ah)
(Ah)
Je t’accuse
Et j’assume

Une nouvelle édition de « Si on se parlait »

Culture, Enfance

Aider enfants et parents à parler de tout sans tabou

Trois versions sont proposées pour les 3-6 ans, 7-10 ans et 11 ans et plus. Pour chaque tranche d’âge, ce sont des enfants qui partagent des tranches de vie et des préoccupations, aidant ainsi les adultes à mettre en mots des points sensibles.
Par exemple, pour les 7-10 ans :
« Coucou ! Nous nous appelons Lila, Tina, Mathilde, Léo & Hakim… Nous avons à peu près ton âge et nous aimerions partager avec toi des petites expériences de vie. Cela te permettra d’en parler avec les adultes qui s’occupent de toi, d’exprimer tes émotions, de raconter à ton tour ce que tu vis à l’école ou à la maison… »

L’autrice : Andréa Bescond

Andréa Bescond s’est fait connaître du grand public avec Les Chatouilles ou la danse de la colère, mise en scène par Eric Métayer en 2014, pièce récompensée par le Molière 2016 du « Seul/e en scène ». Adaptée au cinéma en 2018, elle a remporté le César de la meilleure adaptation. Depuis qu’elle est sortie du silence lié à son traumatisme, Andréa Bescond se bat pour faire entendre la voix des plus fragiles et lutter contre les violences faites aux enfants.

L’illustrateur : Mathieu Tucker

Né en Angleterre, Mathieu Tucker arrive en France à l’âge de 4 ans, déjà passionné par le dessin. Après un diplôme aux Arts décoratifs de Paris, il devient illustrateur/graphiste freelance et consacre une grande partie de son temps à la création d’albums jeunesse.
Son univers mêle voyage intérieur, humour et rêveries, offrant aux enfants des balades ludiques et réfléchies. Il est l’auteur de L’Oubli de Noé (Éditions d’Orbestiers) et de la série La famille Ninjas (Éditions Hachette Éducation).

La Plateforme Numérique d’Accompagnement des Victimes de violences sexuelles, sexistes ou conjugales

Contre les violences faites aux femmes

Victime ou témoin de violences sexuelles, sexistes, conjugales ou intrafamiliales, une plateforme dédiée, accessible via un tchat, est disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Qu’est-ce que la PNAV ?

Le Portail de signalement des violences sexistes et sexuelles (PVSS), créé en 2018, permet d’échanger avec des policiers et gendarmes spécialement formés à ces violences. Le tchat offre une discussion libre, gratuite et confidentielle, accessible à tout moment.

Son champ de compétence couvre les violences sexistes et sexuelles et s’étend également aux violences au sein du couple, aux discriminations, à toutes les formes de haine, y compris le cyberharcèlement.

La plateforme est accessible depuis :

Chiffres-clés : les plaintes pour violences au sein du couple

Droit & législation, L'actu de l'observatoire pour l'égalité femmes-hommes

Malgré des réticences persistantes à porter plainte (seulement 1 victime sur 6 selon la MIPROF), les dépôts de plainte sont en hausse.

Les services de police et de gendarmerie recensent un nombre croissant de victimes :

  • 2022 : 244 000 victimes déclarées, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2021.
  • 2023 : 270 711 victimes recensées, soit une hausse de près de 14 %.

La MIPROF souligne par ailleurs que les victimes enregistrées de violences sexuelles au sein du couple ont quadruplé depuis 2016. Enfin, 70 % des victimes déclarent avoir subi plusieurs faits de violence.

Source : victimes de violences au sein du couple enregistrées par les services de police et de gendarmerie – MIPROF.

70% déclarent avoir subi plusieurs faits de violence

Dans le Gard, les policiers et gendarmes bénéficient de formations pour améliorer la prise de plainte dans les commissariats et gendarmerie et mettent tout en œuvre pour venir en aide aux personnes victimes de violences au sein du couple.

La présence de 5 intervenantes sociales en commissariat et gendarmerie sur l’ensemble du territoire gardois est un soutien précieux pour les victimes de violences au sein du couple.

En outre, dans les commissariats de Police, le « Tableau d’Accueil Confidentialité » a pour finalité d’améliorer la prise en charge des victimes, notamment celles de violences conjugales ou d’agressions sexuelles.

Ce dispositif vise à renforcer la protection des personnes vulnérables et la confidentialité de leur accueil.

Ainsi, les victimes peuvent signaler discrètement leur besoin spécifique, ce qui permet une prise en charge plus rapide et confidentielle, et autant que possible à l’écart du public.

Une fiche réflexe pour bien orienter les victimes de violences

Contre les violences faites aux femmes

Accueillir la parole d’une victime de violences au sein du couple et l’orienter à bon escient est complexe.

L’Observatoire des violences faites aux femmes, avec l’appui du CIDFF (Centre d’information des droits des femmes et des familles du Gard) a décidé de créer une affiche qui synthétise de manière simple les éléments de posture et de cadre pour sécuriser une victime et les principaux contacts utiles dans le Gard.

Ce document est à destination des agents d’accueils généralistes qu’ils soient sur un niveau social ou administratif. Des tests ont été réalisés auprès des services sociaux territoriaux du Conseil départemental du Gard, de l’ensemble des structures notées et de personnels d’accueil généralistes.